Ah voilà une expression si jolie! Si jolie, qu'elle pourrait même nous faire sourire en temps de confinement ... je vous vois venir, on risque pas d'être nombreux en ce moment! Ahaha! Mais cette jolie expression s'applique tellement bien à nos bouts de chou quand vient le moment de l'école. Les voilà réunis à leur plus grand bonheur pour travailler, enfin non pour plaisanter! Je n'ai pas eu cette chance d'avoir des frères et sœurs pour rigoler, petite je vaquais, seule, dans la maison familiale, en SILENCE. J'ai grandi avec cette certitude que je n'aurais jamais, au grand jamais, un SEUL enfant. J'ignorais alors que je tirais une croix sur ce sacro-saint silence. Mais finalement le bruit n'est il pas tout simplement la vie ? Remplissons nos maisons de joie, de bonheurs et de cris. C'est presque beau dit comme ça. Sauf que quand vient le temps de travailler, c'est bien moins sympa à gérer. J'en viendrais presque, et je dis bien presque à regretter de ne pas en avoir un seul... Mais il est clairement trop tard pour en faire disparaître un! Alors comme toujours il a bien fallu s'adapter. Je crois que ce mot restera la clé de ce confinement. ADAPTONS nous, reconfigurons nous, cherchons au fond de nous l'énergie, la force de devenir de meilleures versions de nous même, des SUPERS comme ils disent ! Oui devenons de SUPERS parents comme la super mamie de notre chouchou Aldebert.
Je vous en ai déjà parlé, j'avais envisagé l'école à la maison, il y a longtemps quand mon grand crapaud était encore tout petit. Sauf que j'avais baissé les bras fasse à la complexité de gérer en même temps le plus petit. Et je n'ai pas encore trouvé la solution, et je sais que parmi vous certains sont dans ce cas là. Je n'ai à l'heure actuelle aucune solution à vous donner malheureusement, si ce n'est de confier le plus jeune à l'autre parent.
Je vous parlerai donc aujourd'hui de la gestion, en simultané, de deux enfants en âge d'être en classe. Nos enseignants dans leur classe ont de plus en plus l'habitude de gérer plusieurs niveaux, ce qui était avant nécessaire dans les petites écoles et même devenu une priorité dans les plus grandes : il faut mixer les niveaux. Les classes multi-niveaux fleurissent partout. Vendues comme un avantage, j'en arrive simplement à plaindre nos enseignants. Trouver l'équilibre dans une telle organisation est, pour moi, un véritable exploit. Et je ne suis pas certaine que le gain escompté soit au rendez vous. Toujours est-il, qu'à moins d'avoir des jumeaux, il va bien falloir que nous nous y collions au multi-niveau avec nos enfants pendant encore presque un mois au moins. Alors on gère comment ?
La clé est bien entendu l'AUTONOMIE, voire l'entre aide. Enfin ça c'est ce que les écoles qui militent pour la mixité nous vendent. A la maison, j'essaie de mettre l'accent en priorité sur l'autonomie donc. J'ai mis en place une boite d'autonomie, dans laquelle se trouvent plusieurs activités correspondant à leur niveau et qu'ils peuvent faire seuls. L'objectif pour moi est clair, lancer l'activité avec un et pouvoir pendant ce temps m'occuper de l'autre. Pour cela j'ai mis en place une boite d'autonomie.
La plus part des activités qui se trouvent dans cette boite ont été prises sur le blog de Bout de Gomme. Elle propose en effet plein d'activités genre pinces à linge. Je m'explique. Ce sont des systèmes de cartes où l'enfant répond avec des pinces à linge. Seul bémo,l il faut des pinces à linge et ces pinces à linge peuvent rapidement être détournées en jeu par mes petites têtes à claques. Alors j'ai modifié la chose. En plastifiant les feuilles ou en les mettant dans des pochettes plastiques ( styles classeurs) ils peuvent répondre au Véléda et j'efface ensuite.
ma boite d'autonomie et ses activités
Petit aparté sur la plastifieuse, je vous en ai déjà parlé lors de mes précédents posts, cet objet est super, peu onéreux à l'achat et il peut servir à tout un tas de choses. Il m'est surtout utile pour la création de ces activités, on imprime la feuille d'exercices, on la glisse dans une pochette spéciale plastifieuse et on passe le tout dans la machine. On peut ensuite découper la feuille ainsi recouverte et on obtient une petite carte sur laquelle on peut écrire au véléda puis effacer. C'est
mon dernier en plein travail avec son véléda
top pour les enfants. Toute fois pour ceux qui n'en ont pas, on peut reproduire plus ou moins le même effet avec les pochettes plastiques vendues pour les classeurs. L'effet visuel est moins sympa mais l’intérêt reste de pouvoir écrire et effacer à l'infini.
Il s'agit avant tout lorsque l'on doit faire la classe à deux ou plusieurs enfants en même temps, de trouver ce qu'ils peuvent faire ensemble, tout en graduant le niveau, et ce qu'ils doivent faire séparément. Il faut aussi savoir ce que l'enfant peut faire seul ou non.
Par exemple si votre enfant a de l'écriture à faire, il peut aisément la faire seul. Si l'on connait ses défauts on peut éventuellement lui rappeler avant, ce sur quoi il doit s'appliquer en particulier. Il peut ensuite facilement faire des lignes de A ou de B seul en autonomie.
Un enfant peut aussi s'exercer seul sur une notion une fois qu'on l'a lui à expliquer. Il faut donc séparer les temps d'explication pour lesquels nous devons prendre du temps seul avec l'enfant et les temps de mise en pratique. Ces temps, de mise en pratique, peuvent toute fois se graduer. La première fois il vaut mieux rester avec lui pour s'assurer qu'il a bien compris nous sommes toujours dans l'apprentissage, mais ensuite nous pouvons lui donner un temps d'entrainement seul.
Nos matinées s'organisent ainsi ; je commence toujours par le rituel de la date qui se fait à 2, puis chacun doit l'écrire sur son cahier. Et c'est là que ça devient intéressant, car le plus grand va aller plus vite que le plus petit. Résultat, pendant que le petit termine, j'ai du temps à consacrer au grand. On attaque une leçon. Quand le plus petit a terminé, je laisse le grand en autonomie sur ses exercices d'application et je me tourne vers le plus petit. Je vous en ai déjà parlé il apprend à lire. Cela prend donc beaucoup de temps. Il faut apprendre un son, puis l'associer aux voyelles connues etc... une page traditionnelle de livre de lecture. Ce moment est donc très consommateur de temps pour moi que je dois passer uniquement avec lui. Il arrive souvent que le grand ait terminé avant. Je lui ai donc appris à prendre seul son cahier d'écriture et à continuer où il s'était arrêté la veille. En général, quand le petit a terminé, je l'envoie prendre l'air car l'apprentissage de la lecture le fatigue beaucoup. Je peux alors revenir avec le grand pour une autre leçon. Lorsque la leçon est terminée, je lui fais faire les exercices et rappelle le petit. Je peux à nouveau me consacrer au plus petit. Et quand le grand à terminer, il part à son tour en récréation. Nous continuons ainsi la matinée jusqu'à épuisement de ce que nous avions à faire et du temps imparti. Nous nous retrouvons à 3 à la fin, soit pour une notion que nous pouvons voir ensemble, soit directement pour le thème de la semaine.
Le problème restant est la discipline bien entendu. Mon plus petit par exemple est très très bavard. Je plains par avance ses enseignants. Du coup, cela reste très compliqué de le faire taire. Ainsi quand je sais que j'ai vraiment besoin de calme avec mon plus grand, je l'envoie en récréation même si il n'avait pas fini ce qu'il était en train de faire. Je me ménage donc des petits moments de calme à un seul enfant grâce à la récréation. Elle a ainsi le double avantage de leur permettre de se changer les idées et de laisser leur frère se concentrer.
Car il faut bien l'avouer, le problème dans ce genre de fratrie c'est l'autonomie du plus petit ou des plus dissipés. Et c'est vraiment là que la boite d'autonomie joue son rôle à fond. Le principe est simple l'occuper utilement et facilement.
Pour finir je reviens à un point que j'avais déjà abordé dans un post du début, l'organisation spatiale. Il est selon moi primordial de les séparer visuellement l'un de l'autre mais pas de vous. Misez donc plutôt sur le dos à dos que sur le chacun dans une pièce. Il faut selon moi pouvoir garder un contact avec l'enfant dont on ne s'occupe pas, pour lui permettre de poser une question quand il bloque, au risque qu'il décroche et fasse autre chose.
Je réalise en mettant de mots sur cette pratique, que cela nécessite une réelle organisation et implication de chacun d'entre nous. Nous devons attaquer le matin en sachant où nous allons et ce que nous allons leur proposer. Car chaque temps mort sera source de déconcentration et d'incompréhension pour les enfants. Il va clairement falloir faire vos devoirs du soir, mais courage cela vaut le coup.
Depuis un bon mois que nous avons instauré tout cela à la maison, les moments d'école se passent mieux qu'avant et je sens que nous avançons ensemble. Il y a bien entendu des hauts et des bas mais tout est possible, tout reste possible. Certains jours je ne trouve pas les bons mots, je m’agace et eux aussi et d'autres sont plus apaisés, plus calmes, plus percutants. J'apprends à connaître une autre facette de mes enfants et je suis contente de pouvoir partager cela avec eux.
Alors j'espère que vous aussi vous aurez le courage de chercher, au fond de vous, votre âme d'instit, car avouons-le, on a tous, un jour, expliquer quelque chose à un copain sur les bancs de l'école, du collège ou du lycée. On a tous un jour dans notre scolarité partagé avec les autres, alors pourquoi pas avec eux.
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