Voilà quelques temps que je voulais reprendre l’écriture, écrire à nouveau à cœur ouvert, reprendre ce blog où je l’avais abandonné à mon arrivée ici. Voilà des semaines, des mois, que je cherche la force, le courage, les mots… et puis ce matin après avoir écouté, avec mes crapauds, le dernier titre de notre chouchou Aldebert, Spotify a mis aléatoirement un titre que je n’avais encore jamais entendu mais qui m’a simplement rendu mon sourire, qui m’a fait me sentir bien vivante !
Ben Mazué disait, il y a quelques temps sur France Inter, qu’il croyait au pouvoir d’une chanson, de soigner nos maux, autant que la médecine. J’y ai toujours cru, il est de ces chansons qui vous font relever la tête et vous donne la force de vous battre encore. S’il y a presque 20 ans, c’est Julie Zenati qui m’a permis de me dire « J’y crois encore ». Aujourd’hui, ce sera sans doute en chanson que je me relèverais enfin !
Tout a tellement changé en quelques années, j’ai grandi je le sais, je suis devenue celle que je ne pensais jamais pouvoir être. J’ai appris à m’aimer vraiment, à accepter celle que je suis. J’ai réalisé que ce que je faisais, je le faisais avant tout pour moi. Alors j’ai appris à apprivoiser ma féminité sans en avoir honte. Oui je suis une mère, mais cela ne m’empêchera jamais d’être avant tout une femme.
Je me sentais enfin à ma place en équilibre sur cette corde, tendue au-dessus du vide, je me sentais enfin vivante ! Et puis, …, je ne sais pas, il y a eu un coup de vent, et j’ai chuté... Voilà des mois, que je me bats contre mes démons intérieurs, cette petite brise s’est transformée en un ouragan que je n’avais tout simplement pas vu venir. Devant l’abattement des autres, j’ai choisi d’être forte pour eux, ils avaient l’air tous tellement plus inquiets que moi, que je me suis retrouvée à la place de celle qui réconforte. Il m’aura fallu des mois de dénis et une nouvelle tempête pour réaliser que c’était moi qui avait besoin d’être réconfortée. Oui, j’étais bel et bien tombée de ma corde. Et je ne trouvais simplement plus la force de me hisser à nouveau tout là-haut. J’ai fini par réaliser que cela faisait simplement des mois que je regardais tout cela d’en bas comme si jamais je ne pourrais me relever. Ce petit vent venait de réveiller des souvenirs enfouis tout au fond, ce petit vent qui m’avait fait chuter, avait emporté des années de travail. Soudainement, j’avais à nouveau 10 ans et l’envie de me blottir dans les bras de ma mamie, j’étais à nouveau cette enfant, spectatrice de tant de non-dits. Après avoir mis des années à accepter mon enfance, je me retrouvais à promettre la même aux miens. Finalement après avoir mis des années à panser mes plaies intérieures, après avoir mis des années à accepter mon corps et ma féminité, c’était lui qui me lâchait….
Comment avoir confiance en la vie et aux autres, quand on ne peut même pas faire confiance à son propre corps. Oui on a voulu m’aider ; oui on a voulu me faire parler ; mais je me suis faite seule, j’ai grandi seule, j’ai appris à accepter seule… Alors c’était seule que je devais décider de me reprendre. Et puis il y a eu « Quand je marche » et « Mathis » et j’ai repensé si fort à toi Papa, on en a fait des kilomètres ensemble en courant pour se vider la tête et en marchant pour me dé tourmenter. Je sais que tu as tout misé sur nous, et non il n’y a vraiment pas de mode d’emploi, il faut juste rester debout. Alors oui il est temps de se remettre debout !
Ce matin, c’est Grand Corps Malade qui a achevé de me décider à me remettre debout avec « Mesdames », car en plus de tout cela le fait d’être la seule femme au boulot m’avait un peu fait oublier ce que je pouvais, ou bien, devais être. Alors comme le dit Charlotte Tourmente tant que je pourrais marcher en talons, je serais une femme et bien vivante !
Si vous voulez écouter les titres cités dans le post :
Mathis de Ben Mazué : https://www.youtube.com/watch?v=rU64MCXXoXQ
Quand je marche de Ben Mazué : https://youtu.be/GUEUs4qgxPA
Mesdames de Grand Corps Malade : https://youtu.be/TC7aA1WIkyQ
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