En voilà une drôle de fête que j'ai toujours redouté,...
Pour tout vous dire on m'a offert 2 cadeaux à l'occasion de la Saint Valentin, un en CM2 et l'autre au collège, je ne sais même plus en quelle classe... je me souviens par contre très précisément du bleu de ses yeux et de ce cœur en pendentif.... Ah ! Et si j'ai eu quelques cartes de mes gâtés, à croire qu'il existe quelques maîtresses, qui comme moi, avaient en tête le côté un peu suspect de cette fête.. Au fond que fête-t-on à la Saint Valentin ? Est-ce vraiment une simple fête commerciale ? Ou bien est-ce simplement l'occasion de se rappeler l'importance d'aimer ???
Pour la petite histoire je vous renvoie à notre cher Wikipédia qui vous en dira bien long sur le 14 février.... Petit extrait ci dessous, pour ceux qui pensent encore que c'est une fête à 100 % commerciale....
Le 14 février (a.d. XVI Kalendas Martias) correspond, dans la religion romaine, aux Lupercales, fêtes faunesques se déroulant du 13 au 15 février.
L'origine réelle de cette fête est attestée au xive siècle dans la Grande-Bretagne encore catholique où le jour de la Saint-Valentin du 14 février était fêté comme une fête des amoureux car l'on pensait que les oiseaux choisissaient ce jour pour s'apparier1. Restée vivace dans le monde anglo-saxon, comme Halloween, cette fête s'est ensuite répandue à travers le continent à une époque récente.
Mais la vérité, c'est que si j'ai toujours eu peur de la Saint Valentin c'est sans doute que c'est plutôt l'amour qui m'a toujours fait peur. Si l'amour paternel et maternel m'a toujours paru limpide, je n'ai jamais pu expérimenter l'amour fraternel, puisque fille unique, alors quand il s'agit d'amour tout court...
Je l'ai beaucoup fantasmé, beaucoup rêvé, ce prince charmant qui ferait chavirer mon cœur de petite fille. Oui, je crois que nous les filles sommes conditionnées à chercher le prince charmant. On nous bassine de contes de fées où ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants, où le fameux prince vient toujours chercher la fille un peu pommée, qui ne brillent pas dans la lumière... non mais sans déconner qui a écrit ces histoires, qui croient encore que l'on va éduquer les femmes de demain avec ce genre de bêtises. Pour la petite histoire, je me suis faite traiter de causette pendant la moitié du collège, en vrai je ne sais même pas pourquoi. Sinon que les mecs sont tous un peu tarés à un certain âge, ou bien, que peut être eux aussi ont été élevés avec ces maudits contes pour enfants, où les fées sont toujours de gentilles marraines qui résolvent tous les problèmes. Vous savez quoi les fées n'existent pas alors que les sorcières elles ... enfin c'est une autre histoire.
Bref, tout ça pour dire que l'amour, sait-on vraiment à 10 ans ce que l'on met derrière ? Et pourtant... c'est un autre garçon aux yeux tout aussi bleus qui m'a vraiment donné envie de dire ces 3 mots pour la première fois, en y mettant finalement quelque chose derrière. Mon fil rouge du collège lycée, celui qui m'a fait perdre pas mal de copines, qui m'a appris ces 3 mots dans un nombre incalculable de langues, le seul pour qui j'ai vraiment ressenti quelque chose pendant toutes ces années où l'on cherche tous à choper. Mais à l'heure où toutes mes copines se casaient, moi j'étais toujours seule ... c'est leurs cadeaux que je commentais chaque 14 février. J'ai pensé pendant des années que ce n'était pas exactement MA faute, que le contexte familial ne me donnait pas la place, pas le droit ... et même quand j'aurais pu croiser le bon, je l'ai toujours laissé aux copines.
Et ça a duré, tellement duré ...
La vérité, c'est que :
de un c'est moi que je n'aimais pas,
et de deux, il y avait une chose que je n'avais pas vraiment vu venir.
Aimer, 5 lettres que l'on apprend dès que l'on commence à lire, amour mon bel amour. J'ai toujours écouté mon cœur, toujours su que, tout au fond, c'était lui qui me guidait et non ma tête, dans laquelle se bousculaient toujours 500 000 questions à la seconde (ok j'exagère un poil). Non mais stop ! faut faire pause parfois, lâcher prise ... ok il m'aura presque fallu 40 ans pour y arriver mais peu importe. J'ai découvert, il y a une dizaine d'année que j'aimais profondément et sincèrement mon meilleur ami (si tu passes par là), il n'y avait aucun doute, aucune question, une confiance à tout épreuve qu'il était là qu'il serait toujours là. Aucune attente, aucune prise de tête, mon partenaire de délires et de malheurs, je ne me suis jamais demandé si notre relation était équilibrée ou pas. Il était là et après des années et malgré presque 10 000 km entre nous il est toujours là. Je le retrouve toujours comme si nous ne nous étions pas quitté malgré les années malgré tout ça quoi... je l'aime comme sans doute j'aurais aimé ce frère que je n'ai jamais eu. Et il n'est pas le seul, j'aime tout autant ma belle Audrey, ma copine de galères, ma moitié, comme une sœur. J'ai réalisé après toutes ces années que la première étape de l'amour véritable était avant tout l'amitié. Rien ne peut durer sans une base solide et sincère comme l'amitié peut le faire. Alors oui, ces amis pour qui je ressentais bien plus que une simple amitié mais qui étaient avant tout des amis, même si ils sont peu nombreux à avoir croisé mon chemin, ils m'on fait peur. D'un côté je redoutais terriblement de mettre notre amitié en péril pour çà, et quand je le faisais je me sentais terriblement en danger dans les bras de quelqu'un qui en savait tellement sur moi. Quand moi je ne m'aimais pas, pouvais-je vraiment laisser quelqu'un m'aimer, et me connaître plus que je ne me connaissais et plus que je n'arrivais à m'accepter ? Pouvais-je accepter d'être vulnérable ? Pouvais-je laisser quelqu'un m'aider à être une meilleure version de moi même ?
Alors, à un moment où un autre j'ai laissé mon égo gagné, je me suis trouvée une bonne excuse pour passer mon chemin. Ce que j'aurais trouvé de l'autre coté du miroir si j'avais osé, si j'avais choisi de garder leur main dans la mienne et de sauter, je ne le sais pas. Qui le sait vraiment ?
Combien sommes nous à nous être contentés d'autre chose, pour répondre aux attentes familiales qui ne nous apprennent pas du tout, que l'on peut trouver quelqu'un qui puisse être à la fois notre meilleur ami et notre meilleur amant? Combien sommes nous à avoir trouvé un mari, un conjoint pour rassurer ce papa anxieux ou cette maman en désir de petits enfants? Combien sommes nous à avoir cru que la place de la femme était celle de causette ? Combien sommes nous à nous être perdu entre la femme des années 80 de Sardou et la sage petite fille bien rangée dans sa cage dorée? Combien sommes nous à ne pas avoir encore pu expérimenter l'amour véritable ? Combien sommes nous à ne même pas oser nous regarder vraiment dans un miroir ? A ne pas nous aimer vraiment ? Combien sommes nous à avoir oublié qui nous sommes vraiment ?
Alors Fuck Saint Valentin, cette année c'est moi que j'aime, parce que ça au moins, ça ne me fait plus peur! Ce post c'est mon cadeau pour moi même, et aussi pour toutes celles qui comme moi ont réalisé que la vie, c'est avant tout chose s'aimait soi même, que le bonheur nous sommes les seuls à pouvoir nous le donner chaque jour ! Même si j'espère un jour pouvoir le partager avec quelqu'un...
L'amour fait très certainement tourner le monde, mais je ne serais pas cette souris qui tourne dans une roue sans vraie raison !
Et tant que j'y suis je ne serais pas non plus celle qui te forcera à m'aimer si ce n'est pas ce que tu veux, je m'aime moi et c'est bien suffisant!
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