Et si il suffisait de mettre des mots derrière ces mots fourre tout? J'ai beaucoup dit : "j'en ai plein le c**!" ces derniers mois, et "j'en ai marre de tout". Daniel Pennac nous invite à une petite leçon grammaticale autour de ces petits mots (en, y, tout). J'ai été surprise de re découvrir ce passage sous un autre angle en le lisant à mes gâtés, ces derniers temps... (retrouver le passage dans le post un peu de lecture).
Qu'y avait-il derrière ce en et ce tout? Sans doute trop pour que mon esprit embrumé, puisse le dire précisément, mais pouvais je espérer aller mieux sans clarifier ce en et ce tout ? Il semble évident avec le recul que non ! Et même si clairement, je n'ai pas encore identifié toutes les particules de ce tout et de en, je sais que mettre des mots, au moins en partie sur tout cela aura été la meilleure décision de ma vie.
J'ai attaqué par ce que je voyais et j'ai tout décortiqué... Je suis encore loin d'être venue à bout de la face cachée de l'iceberg, mais je continue d'y travailler tous les jours. J'attends que la vie m'envoie les signes qui me permettront de me confronter à moi-même. Oh oui ! j'ai encore de tellement gros bas, mais quand je mets le doigt sur un nouveau élément bloquant, je me sens à nouveau pousser des ailes qui me permettent de repartir. J'attends, j'attendrai éternellement, il n'est jamais trop tard, pour devenir enfin soi-même, pour se donner le droit, pour se donner la place. Comme le conseillait Emilia dans un de ces programmes, il faut décider et re décider jusqu'à ce que nos décisions s'ancrent vraiment en nous, il faut savoir faire de la place à ce que nous désirons vraiment, alors je me donne les moyens de mes désirs et je continue d'aller de l'avant.
Moi qui était incapable de ne pas tout programmer, je n'ai jamais été aussi peu sûre d'où je serais demain, mais si j'y suis avec le sourire alors cela vaudra très certainement tout l'or du monde. J'ai dit à mon Chef ce matin, "on verra, je ne sais pas où je serais dans 6 mois", il a sans doute encore pensé que je faisais de la provocation. Mais la vérité c'est que dire cela m'a demandé beaucoup, et à la fois je me suis sentie tellement mieux après, parce que, oui, je ne sais pas où je serais dans 6 mois et je n'ai plus envie d'être la petite fille sage qui dit oui pour satisfaire les autres. Je ne me suis jamais autant sentie illégitime dans mon boulot, mais quelque part cela m'aide à relativiser l'illégitimité que je ressens parfois à écrire ici...
J'ai réalisé ce soir, que j'ai passé toute ma vie à dire merci aux gens avec qui j'avais passé du temps, persuadée que cela avait du être une corvée pour eux. Suis je vraiment si détestable et horrible ? Sans doute pas... Alors arrêtons toutes ces prises de tête inutiles s'il te plait Emeline, avançons droit devant ! Un ami m'a dit il y a quelques jours écoute ta petite voix...si il savait à quel point je rêve de lui accorder du crédit, si il savait à quel point je rêve de n'écouter plus quelle et de faire taire mon égo. Si il savait à quel point, j'ai peur qu'elle me fasse faire n'importe quoi... si il savait à quel point j'ai toujours peur de me faire gronder.... par mon papa, par mes chefs, par le père de mes enfants, et par lui... si il savait comme je me dis "je ne vais pas y arriver !"
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